La France tout au long de son histoire jusqu’à la révolution de 1789 n’a cessé de penser et d’agir pour assurer la Défense de l’individu, l’affranchissement progressif de la personne humaine. Ce que nous pouvons voir dans la révolution de 89, si promptement trahie par les sauvages totalitaires de la Convention nationale, n’est pas l’écroulement de la France mais son épanouissement futur.
Rapidement les mandataires des différentes provinces ont jeté au feu, dans la nuit du 4 août, les titres et privilèges. Cette abolition était le pressentiment sublime que ces mandataires dressaient devant la menace des oppressions futures. Menace explicitait dans la préambule et la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Cette menace s’est aujourd’hui réalisée.Voilà que l’Etat moderne se trouve mis en possession d’un formidable instrument de puissance et de coercition. Cet État moderne qui se veut mi-usurier, mi-policier, dont l’œil est à toutes les serrures et la main dans toutes les poches.
Cette situation provient de ce que la pensée française a fléchi. Elle a fléchi sous la poussée presque irrésistible d’une contre-civilisation qui pour mieux la trahir a d’abord utilisé son vocabulaire avant que les progressistes de l’Etat moderne lui en en ait donné un nouveau.
Il me paraît difficile de nier ce fléchissement que nous pouvons tous constater. Ce fléchissement de la pensée française a été favorisé par les offensives des idéologies totalitaires politiques et confessionnelles, ce fléchissement de la pensée française marque aussi le recul de la liberté, il n’y a rien là de très honorable pour notre pays. Et si, beaucoup, n’en convienne pas volontiers, c’est moins par souci du prestige de la France, que par crainte, consciente ou non, des devoirs qu’un tel fléchissement nous impose.
En effet, un redressement de la pensée française exigera de nombreux efforts et sacrifices. Dans ces circonstances il ne s’agira pas de subir ces sacrifices, avec une espèce de fausse vertu, si commune par les temps qui courent, qui s’appelle le résignation passive, il faudra les assumer et leur faire face.
Nous pouvons convenir du fléchissement de notre puissance économique parce que nous pouvons mettre ce malheur sur le compte des aléas historiques. Nous pouvons aussi nous en rejeter lâchement les uns aux autres les responsabilités, et nous le faisons très bien : au lieu que le fléchissement de la pensée française est un fait qui ne regarde que nous.
Va-t-on se dissimuler encore longtemps ce qui crève les yeux de chacun, amis ou adversaires? Un monde se construit, sans vraiment notre consentement éclairé, et le moins que l’on puisse dire de lui est qu’il ne s’organise pas selon les principes de notre tradition spirituelle. Notre civilisation s’est construite sur une certaine définition de l’homme commune à tous nos penseurs, croyants et incroyants, celle de l’homme raisonnable et libre.
C’est cette liberté de l’homme, ce lien absolu entre sa raison et sa liberté, qui donne à la personne humaine son caractère, quasi, sacré. Eh bien, le monde dans lequel on veut nous faire entrer ne connaît pas l’espèce d’homme dont je viens de parler. Trop de nos concitoyens s’y laissent pousser faute de mieux, faute d’une autre issue, faute d’une remise en cause personnelle. Ce monde peut-il nous inspirer réellement confiance?
ReinfoCovid pour éviter le fléchissement de la pensée scientifique, combattre la résignation passive, et éviter la rhinocerite, nouvelle pandémie qui nous guette.